Issu des "Livres de Sang" de Clive Barker (tout comme "Book of blood" ou encore "Midnight Meat Train"), voici une adaptation qui fait plaisir à voir. Cette petite série B bien emballée est effectivement l’archétype même de la perversion et de la folie propres à l'ami Barker. On retrouve donc la douleur, thématique chère à l'auteur mais traitée différemment. Nous ne sommes pas ici dans la recherche du plaisir via la scarification ou les sévices extrêmes mais plutôt dans l’apaisement d'un mal au travers celui des autres.. Quaid, traumatisé par l'attaque d'un fou meurtrier qui se soldera par la mort de ses deux parents, oblige ses camarades à affronter leurs propres terreurs; et plus il va loin dans ce qu'il leur fait endurer, mieux il se sent. Une horreur psychologique donc, mais terriblement efficace, surtout dans sa dernière demi-heure qui nous infligera quelques séquences proprement gerbantes (la peau à la paille de fer ou la pire de toute, la dégustation d'une entrecôte pourrie et remplie de vers par une végétarienne affamée..). Un voyage vers ce qui fascine l'homme depuis toujours: l'attirance incontrôlée qui lui rend nécessaire de se mettre en fâcheuse posture afin de se délecter de la substantielle moelle qui ressortira du pressoir à émotions: une sensation d'être vivant. On notera quelques hommages comme Quaid qui peint pour exorciser sa douleur (en mutilant ses modèles), scène qui m'a fait furieusement penser au "Color me blood red" du grand HG Lewis.. Ajoutez à cela des flash-back donnant lieu à des scènes particulièrement bien torchées, une séparation bien mince entre le sexe et la mort (Barker forever), une fin d'une noirceur monstrueuse et vous obtenez une des meilleurs péloches DTV d'il y a quelques années.