Première pièce d'une trilogie non officielle qui se poursuivra avec "L'au Dela" et "La maison près du cimetière", ce "Frayeurs" partage les mêmes codes. Ce sont d'ailleurs ceux-ci qui permettront à Fulci de devenir le maître incontesté du film d'horreur Italien des années 80. Je sais que je vais m'attirer les foudres de certains, mais autant le faire tout de suite, ce film n'est pas mon préféré du cinéaste. Attention, je ne dis certainement pas qu'il est mauvais, loin de là (la preuve, il va prendre une sacrée belle note), juste qu'il me semble plus expérimental dans son approche et donc plus déroutant. Véritable pamphlet politique, le film traduit l'inquiétude de Fulci par rapport à notre monde, sur le déclin. Au fil du visionnage, on sent d'ailleurs lentement cette impression de suffoquer qui s'installe avec des plans en extérieur de plus en plus rares et des personnages principaux qui s'enfoncent de plus en plus dans les entrailles de Dunwich. Et en parlant d'entrailles, "Frayeurs" peut se vanter d'aligner deux des pires scènes gores de l'époque : une pauvre jeune femme vomit l'intégralité de ses entrailles et un jeune homme voit sa tête transpercée par une chignole. Seule ombre au tableau, une fin abrupte, avec peu de sens ou en tout cas une logique qui m'échappe, et qui semble uniquement avoir été tournée pour éviter le Happy-End (selon la légende, même le réalisateur ne savait pas comment finir son film et n'aurait pas pu expliquer cette dernière scène)...