JONATHAN DEGRELLE
JONATHAN DEGRELLE
Réalisateur, Scénariste
Les courts ça en dit long
Jonathan est indépendant. Et indépendant ça rime avec talent. Après l'avoir rencontré il y a de cela quelques années dans un festival (le désormais célèbre "Bloody Week-end" de l'ami Loïc) et avoir bu une mousse ensemble, je peux l'affirmer. Et en plus c'est une belle personne, dingue non? Levons le flou sur lui et faisons une mise au point sur le bonhomme, sa passion, ses projets. Focus sur un réalisateur qui ne craint pas les orages (même de grêle) et fait frétiller notre fibre cinématographique de la plus belle des manières. ACTION!
Salut Jonah, tu permets que je t'appelle Jonah? (rapport à sa récente chaîne YouTube, lien ici). Tu peux te présenter un peu pour les deux du fond qui dormaient?
Hello David ! Moi c'est Jonathan Degrelle, allias Jonascreen sur Youtube. Je suis réalisateur depuis 14 ans maintenant. J'évolue principalement dans la pub, le corporate mais aussi en fiction quand l'occasion le permet. J'ai réalisé une web-série pour la chaîne Nolife à l'époque, mais aussi quelques court-métrages : le tout toujours basé sur le cinéma de l'imaginaire. C'est assez court comme présentation mais ça me semble concis et complet :)
Tu nous avais bluffé avec "Orphyr" à l'époque, "Transfert" nous a carrément laissés sur l'arrière train (et il n'a pas sifflé trois fois). Ça a dû être quelque chose de mener un projet pareil à son terme?
Effectivement, ce film ça a été un véritable défi. 7 ans de ma vie pour 13 minutes de métrage. Qui dit flm de science fiction, dit post-production un peu lourde. Entre les VFX et le son, plusieurs années s'étaient écoulées presque sans que je m'en rende compte. Ensuite est venu la distribution en festival : là encore je me suis pris quelques années dans les dents. Avec ce film, je n'ai eu le temps de rien que j’étais déjà arrivé à la fin, sans avoir l'impression d'en avoir réellement profité. Surtout que le Covid est passé par là entre temps. Bref un véritable challenge pour offrir 13mn de série-B divertissante et sincère au public. J'espère surtout que celui-ci s'y retrouve et que ce travail n'a pas été vain. On a fait du mieux que l'on a pu, avec les moyens que l'on avait, mais toujours avec une vraie honnêteté dans notre démarche de « petit gros film de science-fiction ».
Et tu prévois quoi pour la suite? Enfin, pour les projets futurs, à moins qu'une suite ou un long soit au programme pour Transfert?
La première chose que je prévois, c'est d'enfin rendre « Transfert » accessible à tous. Je vais donc le mettre très bientôt en ligne sur ma chaîne Youtube. J'ai aussi un nouveau court-métrage en post-production intitulé « Glitch ». L'idée de « Glitch » m'est venue sur un coup de tête , inspiré par le travail de David F. Sandberg, en souhaitant tourner un film chez moi. On peut d'ailleurs suivre l'intégralité de ce projet sur ma chaîne Youtube dans un format intitulé « Un film à la maison ». Pour le reste, j'essaie de développer d'autres projets en parallèle mais cela prend du temps comme toujours... Trouver les bons partenaires, qui sont sur la même longueur d'onde que toi, c'est toujours un sport. Surtout en France, où les gens peinent ne serait-ce qu'à répondre à un mail et où, il faut être honnête, les portes sont le plus souvent closes.
Je suis un assidu de ta chaîne Youtube qui commence doucement à rassembler pas mal d'aficionados et de passionnés. Comment t'es venu cette idée?
Nous ne sommes que 700 pour le moment, c’est tellement ridicule à l'échelle de Youtube. Mais moi je m'y amuse, c'est le principal je pense. Même si je ne dirai bien évidemment pas non à une plus belle progression. L'idée m’est venue assez simplement : monter un projet de fiction c'est toujours très très très très long. J'en avais marre d'attendre que les choses se fassent et je voulais communiquer directement avec le public. Quoi de mieux que Youtube pour faire ce genre de choses ? Ça permet de balancer ce que l'on veut quand on veut, sans intermédiaire, sans limitations. C'est super agréable en fait au final d'être seul sur cette chaîne YouTube; j'ai l’impression de
retrouver la liberté que j'avais à mes débuts. On était en plein Covid, c'était le bon moment vu que l'on était confinés et que j'avais tout à disposition pour lancer ce projet. Et le dernier élément déterminant pour m'être lancé sur Youtube, c'est que je voulais partager avec les gens. J'aurai beaucoup aimé voir une chaîne comme la mienne à mes débuts : où l'on parle d'audiovisuel, de conseils mais aussi de doutes et de difficultés. J'ai essayé de faire quelque chose de plus humain que juste des making-of classiques où de simples conseils techniques. Sur Youtube tu as l’impression que faire de l'audiovisuel c'est toujours fantastique alors que c'est souvent la galère. C'est sans doute ce qui caractérise le plus ma chaîne : ce ne sont pas des tutos, des reviews techniques ou autres, ça on en trouve à la pelle sur Youtube. Sur ma chaine Jonascreen, on suit juste les aventures d'un petit gars qui progresse comme il peut dans ce milieu impitoyable de l'audiovisuel. Et ce petit gars : c'est moi !
JONATHAN DEGRELLE (SUITE)
C'est un peu une tradition ici, aurais-tu deux anecdotes sur tes tournages à livrer en pâture à nos fidèles lecteurs avides de potins et dossiers croustillants?
Sur les anecdotes, il y en a quelques-unes en effet. La première, que j’aime beaucoup raconter, s'est déroulée le premier jour du tournage de mon court-métrage « Orphyr ». Mon chef-opérateur est venu me voir en me disant de n'arriver sur le plateau qu'au dernier moment car « je n' étais pas prêt à ce qui m’attendais ». Et effectivement, en arrivant sur le plateau, j'ai vu les deux camions de 50m3, 30 mètres de travelling installés et tout le décor extérieur éclairé de nuit. Un vrai plateau de cinéma. C'était mon premier « vrai plateau » et j'ai été très ému. Cette sensation ne me quittera jamais. C'est ce jour là où j'ai vraiment su que c'était sur un plateau de tournage que se trouvait sans doute ma place.
En seconde anecdote, sur ma web-série, un matin, un comédien manquait à l'appel. On a tenté de l'appeler et de le contacter : silence radio. C'est en envoyant un membre de l'équipe directement chez lui qu'on en a appris plus : il avait un peu trop fait la fête la veille et s'était endormi par terre chez lui. Il est arrivé sur le plateau la tête dans le guidon pour le reste de la journée.
Et (encore une tradition), deux films qui ont vraiment compté pour toi et pourquoi?
Concernant les films : le premier que je citerai, c'est « Ciel d'Octobre » de Joe Johnston. L'histoire vraie de ce gamin, issue d'une ville de banlieue minière voulant fabriquer des fusées me touche particulièrement. On est dans le way of life américain de la belle époque, où tout semble être possible et où il faut croire en ses rêves.
En deuxième film, je dirai « Le Pacte des loups » de Christophe Gans. Je sais qu'énormément de gens trouvent ce film ridicule. Mais personnellement, à l'époque, je me suis pris une vraie raclée en salle. Je suis ressorti de là en me disant : « Quoi ? On peut faire ça en France ? ». Un vrai film d'aventure mélangeant notre patrimoine aux références du cinéma Hong-Kongais. Mark Dacascos qui rencontrait Jean Yann, c'était un véritable choc des cultures qui a parlé au plus profond du cœur de l'adolescent que j'étais. J'avais 17 ans et j’avais enfin l'impression qu'un réalisateur français comprenait ce que notre génération ressentait. Les acteurs des frères Dardenne dans un vrai film de chevalerie. Le cinéma d'auteur était frère d'un vrai cinéma populaire. Ce film m'a fait un bien fou, et j'y reviens encore souvent quand j'ai un doute ou un coup de mou...
En conclusion tu conseille quoi à nos lecteurs qui souhaiteraient tenir un jour une caméra ? (moi je vous conseille la chaîne YouTube de Jonah)
Le seul conseil que je donnerai est très simple, voir simplet mais c’est sans doute le meilleur que je puisse donner : tourner des trucs ! Que ce soit avec votre smartphone, ou encore avec une équipe pro : Tournez ! C'est le seul moyen pour ne pas devenir fou en attendant qu'un projet plus solide se concrétise. Si vous attendez que l'on vienne vous chercher, cela n'arrivera malheureusement pas. Ce genre d'histoire de conte de fées est bien trop rare. Faire c'est le seul moyen de progresser. Surtout
qu'aujourd'hui le matériel et la diffusion n’ont jamais été si facile d’accès (entre les appareils reflex et YouTube). Tournez et ne demandez l'avis de personne. Faites ce que vous avez envie de faire au moment de le faire, et kiffez !
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