
Le réalisateur de Cannibal Holocaust nous livre ici sa version du Vendredi 13 de Sean Cunningham. Des jeunes écervelés, des autochtones inquiétants, un tueur sauvage et sans pitié, tous les ingrédients sont réunis. Certes, le scénario est loin de sortir des sentiers (a)battus, mais le tout fonctionne encore plutôt bien si on est un tant soit peu indulgent (et nostalgique). Les amateurs de gore qui tâche n'auront finalement pas grand chose à se mettre sous la dent (surtout que la plupart des éditions disponibles sont Cut...), mis à part quelques timides débordements sanguinolents (la main transpercée, le tueur sous un lit, traversant le matelas et son occupante par la même occasion; merci Vendredi 13). Mais qu'à cela ne tienne, la violence des attaques et l'impact bourru des cadrages du maître italien font le job, pour notre plus grand plaisir. On notera aussi une partoche musicale très eighties (à base de synthés très caractéristiques de l'époque) vraiment géniale qui souligne parfaitement l'action. Ruggero Deodato a déclaré qu'il n'aimait pas ce film, bien trop formaté à son goût (et partiellement écrit au fil de son tournage tant sa préparation avait été négligée). Malgré cela, au vu du résultat, on peut dire qu'il a vraiment bien torché la peloche, avec un efficacité à toute épreuve, même celle du temps.