ABIGAIL / 2024

Réalisé par Matt BETTINELLI-OLPIN, Tyler GILLETT
Avec: Melissa Barrera, Dan Stevens, Alisha Weir, William Catlett

Moi le babysitting, ça n'a jamais été mon truc. Je me suis toujours méfié de ceux qu'on appelle "nos jolies petites têtes blondes". En plus, là, y avait quand même un sacré indice dans le nom, non (ou l'inverse) ? Ben oui, quand ton prénom se termine par Allium Sativum (je vous laisse chercher mais je peux vous dire que quand on en consomme beaucoup on pue de la gueule), c'est que forcément y a anguille sous platane. Et bien ça n'a pas loupé. Et autant le souligner tout de suite. Fulci avait clairement raison quand il disait que les enfants étaient des monstres (ou l'inverse là aussi, je sais plus trop)... Qu'on se le dise, Super Nanny n'a qu'à bien se tenir.



Sorte de mix entre un "Vampire, vous avez dit Vampire?" (que j'adore) et un "30 jours de nuit" (que j'adore aussi), "Abigail" nous propose donc de passer la nuit avec une petite fille très particulière, sorte de croisement entre une ballerine et un requin blanc. Vous voyez le genre ? Je sais que je ne spoile pas en disant ça, le trailer annonçant clairement la couleur de ce que l'on est venu voir de toute façon. Une mini Vampirette qui va méthodiquement tout éradiquer sur son passage. Et si on commençait par cette bande de bras cassés qui l'ont enlevée ?

Alors oui, c'est très cliché, et on a le droit à la totale pour nos apprentis "pros" du kidnapping. Le nerveux dangereux, le costaud lourdaud, la geekette simplette, le sociopathe à l'ouest, l'ancien militaire méfiant et l'ex-junkie super vive d'esprit; ouf, je crois que je n'ai oublié personne. Evidemment, on se fiche pas mal du background de chacun d'entre eux, pourvu qu'on ai l'ivresse du massacre. Après 45 bonnes minutes qui auraient mérité deux trois coupes (même si le ton humoristique du film est vraiment sympa et certaines répliques très drôles), notre petit bout de chou sort enfin les crocs et on peut dire que ça déménage sévère. Déjà, elle fait peur notre Abigail, vraiment. Je ne sais pas si sa jeune interprète, Alisha Weir, a entamé une psychothérapie après le tournage, mais se voir ainsi et patauger dans autant de bidoche n'a pas dû être de tout repos. Notre groupe prend donc cher, très cher, et les amoureux de gros gore qui tâche seront servis avec quelques éclaboussures assez franches entre autres têtes arrachées. La réalisation est carrée, sans éclats de génie mais suffisamment maitrisée pour qu'on ressorte de là en se disant qu'on a passé un bon moment. Parce que le but affiché est bien celui-ci. Pour peu qu'on prenne cet "Abigail" comme un gros bonbon acidulé plutôt que comme un bidule qui se la pète, le contrat est rempli. Le rebondissement final est également bien senti (et plutôt rigolo) et tout le casting semble autant s'amuser en jouant, que nous en les regardant se faire trucider. Et puis c'est toujours un plaisir de revoir Giancario Esposito tout juste sorti de "Far Cry 6" (et de "Breaking Bad" pour les Tv-vores). Bref, on va encore me taxer de goûts de chiottes, mais je me suis vraiment bien amusé en plus d'avoir fait naitre une vocation; du coup si vous avez des enfants à faire garder, je suis votre homme maintenant! Mais pas la nuit et couvert de gousses d'ail. Juste au cas où...