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BLACK PHONE
Scott DERRICKSON (2021)


BLACK PHONE / 2021


Réalisé par Scott DERRICKSON
Avec: Mason Thames, Madeleine McGraw, Ethan Hawke, Jeremy Davies
Je vais encore me faire des ennemis mais je ne suis à la base pas trop fan du cinéma de Derrickson. Les 2 "Sinister" ne m'ont par exemple fait ni chaud ni froid. Convenus, balisés, jouant sur des codes empruntés à la grande mode des found-footage, le coche était raté pour moi. "Docteur Strange" était un peu meilleur, mais dans un registre différent bien entendu. C'est donc fébrilement que je me suis aventuré à insérer la galette dans le lecteur et à presser la touche "play"; trop tard pour faire demi-tour maintenant, le générique démarre et c'est plutôt bien fait. Un bon point. Ce qui m'a choqué tout de suite c'est cette colorimétrie qui nous replonge directement dans les années 80 comme si on se baladait nous-même dans cette banlieue aux côtés du jeune Finney sur un vélo à long guidon.



Et on ne peut pas dire que le réalisateur nous épargne car dès le départ il nous plonge dans un climat de violence représentant l'exact opposé de la bonhommie de cette jeunesse "eighties" pourtant si insouciante. Entre chez lui, avec un père alcoolique et tyrannique qui lui mène la vie dure et le collège rempli de petites frappes cherchant en permanence à faire couler le sang ("l'attrapeur" ne dénote finalement pas tant que ça), Finney a fort à faire. Un tableau bien sombre qui ne donne pas vraiment envie et qui semble s'acharner sur ce pauvre bougre parfois un peu trop passif face à toute cette animosité ambiante.


Car oui, Finney ne compte que sur les autres pour "survivre" dans ce climat si tendu. D'abord grâce à sa soeur avec qui il entretient la seule relation normale du film, une relation de tendresse enfantine lui permettant de rester accroché à sa vie d'enfant (Gwen agissant comme une lionne qui protège son lionceau), mais aussi en se liant d'amitié avec les "forts" du collège, ceux qu'on n'embête pas, qui font peur. Mais lorsque le magicien les kidnappe, il crée déjà une faille dans le quotidien de Finney qui va devoir s'endurcir. Devoir qui va devenir une obligation quand il se retrouvera pris au piège dans le sous-sol du monstre. Et à partir de ce moment, Ethan Hawke va littéralement crever l'écran. Tantôt totalement masqué, tantôt cachant uniquement sa bouche ou ses yeux, sa seule présence suffit à glacer l'auditoire avec un simple frémissement de la voix. Car oui, l'acteur ne pouvant pas exprimer tout ce qu'il aurait dû à l'aide de mimiques (les masques l'en empêchant), il utilise principalement sa voix, des intonations. Et c'est proprement terrifiant. L'élément fantastique, le téléphone noir, apporte aussi sa pierre à l'édifice en mettant en lien notre pauvre bougre avec ceux qui l'ont précédé, comme autant de parts de sa personnalité, chacun représentant une facette de ce qu'il n'est pas au quotidien: courageux, fort, combattif. Mais tout ça il va devoir le devenir, avec leur aide, s'il veut espérer s'en sortir vivant. Il va alors rivaliser d'ingéniosité et accumuler les tentatives pour se subtiliser à son hôte qui devient de plus en plus inquiétant. A partir de là accrochez vous. Sur ce postulat, Derrickson va abuser de son acteur fétiche en lui réservant quelques séquences réellement dérangeantes et en les saupoudrant d'une pointe de jumpscares qui pour une fois ont le mérite de très bien fonctionner. Tout cela jusqu'à un final très ingénieux nous donnant l'impression que tout se met en place et participe au dénouement de cette histoire qui nous aura sacrément pris aux tripes.


UN CAFE ET L'ADDITION
On en pense quoi?



Note finale: 5/5


GORE

Peu d'effusions (sauf à la fin) mais elles sont efficaces.
PEUR/AMBIANCE

Encore une fois Ethan Hawke est tétanisant...
ACTION

Pas le temps de s'ennuyer.
SCENARIO

Le fiston du King assure vraiment et va à l'essentiel.
MUSIQUE

Elle souligne bien l'action.
EFFETS SPECIAUX
Des effets pratiques qui font leur effet.

LA CONCLUSION DE LA MAMA

Véritable démonstration d'une violence liée à l'adolescence qui passe bien trop souvent sous les radars, ce "Black Phone" est une sacrée bonne surprise. Il nous montre que la vie est un enchainement de combats, de plus en plus durs à remporter mais qui au final font ce que nous sommes. Et comme dirais notre Balboa préféré, "Personne ne frappe plus fort que la vie. c'est pas d'être un bon cogneur qui compte, l'important c'est de se faire cogner et d'aller quand même de l'avant"; et cette phrase prend tout son sens lorsque l'on termine le film. La renaissance est à ce prix. A voir absolument.

FICHE TECHNIQUE

BLACK PHONE / 2021


Titre original:

THE BLACK PHONE


Réalisé par Scott DERRICKSON
Avec: Mason Thames, Madeleine McGraw, Ethan Hawke, Jeremy Davies
Scénario: Joe Hill, Scott Derricks, C.Robert Cargill
Musique: Mark Korven
Durée:1h43
SYNOPSIS
En 1978, une banlieue du Colorado est le cadre de nombreux enlèvements d'enfants. Ils seraient enlevés par un fou surnommé "l'attrapeur", un mystérieux magicien qui rôde à bord de sa camionnette. Finney, un adolescent effacé mais sans histoires, est kidnappé par le forcené et séquestré dans un sous-sol insonorisé. Il est rapidement interpellé par un curieux téléphone noir trônant sur le mur mais relié à aucun réseau...



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