ALIEN : ROMULUS / 2024

Réalisé par Fede ALVAREZ
Avec: Cailee Spaeny, David Jonsson, Archie Renaux, Isabela Merced

Fede Alvarez est mon Necronomicon du cinéma. Il est sorti de nulle-part, a récité deux trois incantations et a réussi du premier coup à faire un remake d'un de mes films préférés de tous les temps. Et sans Bruce Campbell en plus (enfin presque). S'en est suivi un film avec un aveugle plutôt agressif et quelques productions jouissives mais plus anecdotiques (Raaaahhh la scène du bus dans le "Massacre à la tronçonneuse" du N rouge) et il n'en fallait pas plus pour que j'idolâtre ce faiseur de bonheur pour cinéphiles transgressifs. Je pense que vous avez compris que j'attendais ce nouvel Alien comme Rémus son tour à la tétée, avec une faim de loup.



Je m'étais aussi préparé à la déception; juste au cas où. Et quelque part j'avais bien fait; j'ai évité de peu le Facehugger du film qu'on attendait trop et qui au final vous souille la gorge (et les yeux) sans vergogne. Mon pas de côté m'a certes évité l'empalement mais je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé cet "Alien Romumus" de mon Uruguayen préféré. Je reste juste persuadé que le gonz aurait pu bien mieux faire qu'une redite pure et simple, même si elle est pleine de bienveillance... Un R(i)eplay en somme...

J'ai envie de dire on prend les mêmes et on recommence. Alvarez met dans un shaker quelques unes des meilleures idées de la franchise, secoue énergiquement mais oublie de mettre les épices; du coup on a l'impression de connaitre ce goût sans avoir les doigts qui sentent. On retrouve donc certaines scènes clés du premier Alien de Sir Scott, mais aussi la créature hybride du Jeunet (beaucoup plus réussie cela dit), les androïdes farceurs et même une Ripley rajeunie qui finit peu ou proue de la même manière. Le seul dont on ne peut pas dire qu'il ai été cité en référence serait l'opus de Cameron tant les scènes d'action rageuses et de combats frénétiques manquent ici (oui d'accord, la fameuse insulte/réplique de Sigourney y est). L'Alien est en tout petit nombre puisqu'à la demande de lui tout seul, il baladera sa carcasse dans la noirceur de ce nouveau vaisseau. Les Facehuggers (mais d'où viennent-ils en si grand nombre...?) sont beaucoup plus nombreux, et nous offrent (heureusement) quelques scènes bien tendues et carrément dégueulasses. Un retour aux sources de l'horreur me direz-vous ? Oui, sûrement, mais au détriment du spectateur qui n'en demandait finalement pas tant (en tout cas pour ma part), même si le fan service est assuré. Mais heureusement tout n'est pas à jeter ici, Alvarez conservant son sens de la réalisation et nous offrant quelques moments "creepy" du plus bel effet. L'apparition de l'hybride fait office de clou du spectacle (même si la chronologie fait tiquer, l'oeuf passe de l'état de Bébé à Adulte en quelques minutes) et gare à la blessure, il est carrément porteur de Tétanos. Flippant, ce nouvel organisme inquiète par son étrangeté et ses expression faciales proprement terrifiantes (brrr ce sourire); mais il est en plus extrêmement dangereux et va donner du fil à retordre à Rip(oups)..Rain et Andy en toute fin de métrage. La suite a dors et déjà été annoncée (toujours sous la coupe d'Alvarez), en espérant qu'elle suive plutôt la voie du Terminator, histoire de nous réveiller un peu...