ROCKY VS DRAGO / 2021

Réalisé par Sylvester STALLONE
Avec: Sylvester Stallone, Talia Shire, Burt Young, Carl Weathers

Enfin! Enfin je peux poser les yeux sur cette ultime version "Directot's Cut" de Rocky IV. Je vais me confesser tout de suite (comme ça ce sera fait et vous pourrez me jeter des pierres enduites de lave), j'avoue que j'ai toujours adoré cet opus. Oui, il est bas du front par destination, oui il véhicule un message pas toujours très finaud voir même carrément bourrin. Mais quel panard à regarder. De l'action brute, une bande son incroyable, la meilleure séquence d'entrainement de l'histoire du cinéma et un duel au sommet qui ne nous déçoit pas. Forcément, l'émotion y est plus anecdotique (la séquence de l'enterrement, la déclaration de Paulie et basta) mais on vibre d'une manière différente en comparaison aux précédents opus.



Le film sorti en 2021 dans certains cinémas était resté invisible chez nous depuis et arrive enfin sous forme de "bonus" via l'édition française 4K du film. On va évacuer ça aussi; vous pouvez être rassurés, le transfert Ultra HD est absolument à tomber et les couleurs totalement sublimées à l'aide du HDR. Pour peu que vous ayez l'installation qui va bien, vous allez redécouvrir le film au travers de détails et d'un éclat totalement fou. Seul "petit" bémol, le son est un peu en retrait, les basses trop présentes et les dialogues un poil étouffés; mais bon rien de grave je vous rassure (attention toutefois, la Director's cut n'est proposée qu'en vostfr).

Parlons maintenant des apports de cette version face à l'original. La première chose qui nous frappe, c'est que le film gagne en modernité ce qu'il perd en clinquant. On sent rapidement que Stallone a vieilli, s'est affiné et répercute cette sagesse sur son film. Magie du montage et ajout de scènes totalement inédites (certaines, comme celle du robot de Paulie, ayant été tout simplement supprimées), la mayonnaise prend et on se retrouve devant un Rocky IV plus proche des précédents (surtout les deux premiers en fait), plus émouvant voir plus intimiste. Certaines scènes avec Adrian ont été réintégrées et participent à ce sentiment. Je vous rassure, les séquences d'entrainement sur fond de musiques typiquement eighties (légèrement remixées d'ailleurs) mais jouissives sont toujours là et font monter l'adrénaline. On trouve aussi quelques moments particulièrement touchants; l'enterrement de Creed est beaucoup plus pesant (même si on pourrait critiquer le fait qu'il s'agit de la seule scène du film ou Rocky semble à côté de la plaque), la fin de son combat ayant été également changée comme pour appuyer son choix de mourrir en guerrier (le jeté de serviette de Sly a quasi disparu). Comble du bonheur, les notes de la musique de Bill Conti se font entendre à plusieurs reprises, comme pour coller encore plus aux débuts de la saga. Et le combat final me direz vous? Parce que bon, on est aussi venu voir des bourre-pifs, de la sueur et du sang. Soyez rassurés, il est bien là et même encore plus dynamique je trouve. Un poil raccourci mais avec un montage plus "punchy", l'affrontement semble dantesque et les coups plus douloureux (ça frappe vite et fort). On a même droit à un petit moment de grâce avec une introspection sur notre étalon Italien qui se parle à lui même, se motive, et met tout son coeur dans cet affrontement. Si on devait une nouvelle fois pinailler, le KO final ne donne lieu à aucun décompte; étrange, surement une coupe un peu trop franche. Le rôle de Dolph Lundgren semble également avoir pris un peu de hauteur (comme le propos, souligné par le discours et la sortie de ring finale bien mieux maitrisés), au détriment de celui de Brigitte Nielsen qui disparait presque totalement.