VENOM : THE LAST DANCE / 2024

Réalisé par Kelly MARCEL
Avec: Tom Hardy, Chiwetel Ejiofor, Juno Temple, Rhys Ifans

"Nous sommes Venom, nous sommes Venom, nous sommes Venom"... Le dire trois fois en tout début de métrage aurait dû m'évoquer le pire. Mais que voulez-vous, je suis assez fan du personnage, même si pour moi il reste un des vilains opposé au tisseur de toile et rien de plus. Même si j'adore Tom Hardy, j'avais déjà été un peu échaudé par le premier opus, puis atteint de diarrhée visuelle pour le second (le pire et de loin); j'ai donc enfilé ma couche par dessus mon collant (pour faire comme mes idoles) et en avant Guingamp; on verra bien si je dois partir en courant ou non (même si la séquence d'ouverture m'a un peu mis la puce à l'oreille). Comme on dit, les araignées sont de très bons peintres, elles font de belles toiles (enfin période Raimi en tout cas)... Mais quid des Symbiotes ?



Dès lors le trip n'a cessé de souffler le chaud et le froid. On pourrait se dire que le bidule est bien emballé mais sans aucun génie, sans aucune prise de risque et surtout sans aucun enjeu palpable pour le spectateur. Parce que oui, c'est surtout là que le bat blesse. Depuis les débuts de cette trilogie, on a clairement l'impression d'assister à un comics de 30 pages sur les origines du duo, mais étiré sur 3 films... Une redite qui semble donc sans fin, et qui finit par ennuyer même le spectateur le plus motivé.

Nous voilà donc repartis pour un tour à suivre les pérégrinations de ce duo un peu cul-cul la praline, à l'humour pouet-pouet et aux enjeux plutôt discutables. Hardy fait de son mieux mais peine vraiment à arracher un sourire (et ce même lors de ses plus belles vannes) et notre Symbiote en CGI parle, parle et parle encore alors qu'il devrait plutôt croquer les têtes à pleines dents (même si de ce côté on est un poil moins timide cette fois). Résultat le film ennuie entre deux "scénettes" censées raviver la flamme presque éteinte d'un spectateur en léthargie cinématographique, et empile les poncifs jusqu'à un final qu'on croirait presque "expédié" tant le souffle épique n'y est pas. Et encore une fois, c'est plutôt bien réalisé, les effets numériques tiennent la route pour la plupart, mais pourtant la sauce ne prend pas. On oubliera bien vite cette scène de danse disco particulièrement gênante tellement elle tombe à plat et ce méchant (Knull) qui avait un gros potentiel mais qu'on ne verra finalement que 9 secondes et demi en toute fin de film (et encore, dans la scène post-générique). Il nous restera quelques bricolages mais souvent tués dans l'oeuf comme ce cheval Symbiote presque réussi ou encore cette baston finale contre des gros monstres qui oubliera de nous offrir le baroud d'honneur qu'on était en droit d'attendre de cet épisode. Oui, c'est bien ça le problème; tout est "presque" réussi, "presque" bien fait, "presque" drôle (ah ça non pardon)... Trois fois plus décevant en somme (chouette on fait des maths). Il était en tout cas bien temps d'enterrer ce petit prépuce visqueux, tant son exploitation aura été douloureuse pour tous les fans de l'univers Spiderman.